AUTOUR DE LA SÉRIE « EN-VERS, VERRE, VERT »
Lorsqu’elle fait éclore la série En-verS, VERRE en2015, Suzanne Mothes questionne les possibilités de déformation visuelle offertes par l’image numérique. Dans l’œuvre sans titre dominée par une composition vitreuse jaune et verte, l’artiste fait figurer une scène d’intérieur dépourvue de présence humaine. L’effet d’étirement du pichet qui domine la composition – subterfuge fréquemment utilisé par l’artiste – appelle l’œil qui la toise à se focaliser sur la matière texturée et presque palpable du verre. Au milieu de l’harmonie apparente de l’image, la composition plutôt satisfaisante au regard est perturbée par un flouté presque accidentel. En outre, le registre des couleurs choisi participe d’un mécanisme de centration du regard autour de la lumière. En utilisant deux couleurs aussi proches que le jaune et le vert, l’artiste offre à la composition une dimension rythmique bien plus prononcée que si elle leur avait préféré deux couleurs aux composantes très éloignées.